JO : Les commerçants parisiens déçus face à une fréquentation catastrophique

Paris, le 7 août 2024 - Dix jours après le début des Jeux Olympiques à Paris, la situation est plus que préoccupante pour les commerçants parisiens. Alors que la fête bat son plein dans la capitale, les opportunités commerciales tant attendues ne sont pas au rendez-vous. Les boutiques, cafés et restaurants restent désespérément vides, malgré l'effervescence olympique. 

Les chiffres sont éloquents : parmi les 80% des professionnels qui disaient vouloir recruter pour les JO, seuls 10% ont posté des offres sur la plateforme StaffMe. Pire : certains de ces employeurs, qui avaient anticipaient et sûrement surestimé l’impact des Jeux sur leur activité, sont en train d’écourter les missions faute de clientèle et de ventes suffisantes. 

Jean-Baptiste Achard, co-fondateur de StaffMe – expert du renfort ponctuel – confirme “L’activité commerciale est faible. L’effervescence est bien présente dans les villages olympiques et devant les postes de télévision, mais les rues de Paris sont calmes. La plupart de nos clients sont déçus. Néanmoins, nous constatons que leur bilan est différent selon leur localisation dans la capitale”.  

En effet, les commerçants situés dans les traditionnelles zones touristiques semblent particulièrement touchés par cette désaffection. À l'inverse, ceux situés dans des arrondissements plus excentrés parviennent à maintenir des résultats similaires aux périodes estivales précédentes. 

Les témoignages des propriétaires d’établissement diffèrent ainsi en fonction de l’emplacement de leur établissement : Gérard - propriétaire d’une brasserie dans le 1er arrondissement confie : " Nous pensions que les touristes allaient en profiter pour visiter les monuments historiques. C’est faux. Je suis à quelques pas de la cathédrale Notre Dame et je fais 20% de chiffre d'affaires en moins que l'été dernier pour le moment.”.  

Quant à Pauline, responsable d’un restaurant situé dans le quartier des Olympiades (13ème arrondissement) : “Ici nous ne sommes pas à plaindre. La terrasse ne désemplie pas. Notre clientèle habituelle a bien déserté Paris, néanmoins les touristes – notamment espagnols, brésiliens et belges – ont pris le relai. Ils logent dans des hôtels ou Airbnb des rues adjacentes et viennent consommer ici.” 

Jean-Baptiste Achard ajoute : "Nous nous attendions tous - à tort - à un pic d'activité. Les Jeux devaient permettre le recrutement de 60 000 personnes dans le secteur de la restauration, or les professionnels de l’hôtellerie, cafés et restaurants franciliens ne postent pas plus d’offres de mission de serveurs, commis, employés polyvalents (...) que l’année passée à la même période. Les demandes restent similaires à une période estivale classique, se concentrant plutôt autour des stations balnéaires et autres sites touristiques. " 

Les commerçants espèrent, comme pour Londres après les JO de 2012, que le boum touristique se manifestera dans les prochaines années. 

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